PGIRE de l’OMVS : Le social par excellence

jeu, 29/11/2018 - 12:12

Le Réseau mauritanien des journalistes pour les activités de l’OMVS (REJAO) a organisé, du 24 au 26 novembre 2018, une caravane pour constater, de visu, dans deux régions du sud de la Mauritanie (Brakna et Gorgol), les interventions du Programme de Gestion Intégrée des Ressources en Eau et de Développement des Usages  Multiples du bassin du fleuve Sénégal (PGIRE) dont la phase II prendra fin en 2021.

 

De par sa conception et son approche, le PGIRE est « multisectoriel, multi acteurs et à vocation régionale », souligne l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), dans la fiche technique de cet important projet. 

Sur le terrain, les populations rencontrées ne tarissent pas d’éloges sur les bénéfices et apports de ce projet, qu’il s’agisse de l’action sociale et sanitaire ou de la réhabilitation d’ouvrages agricoles. Ainsi,  la distribution de plus de 3 millions de Moustiquaires Imprégnées à Longue Durée d’Application (MILDA) a permis la couverture de 85% des ménages de la zone d’intervention en Mauritanie, 90% au Sénégal, 96% au Mali, 95% en Guinée.

L’appui aux coopératives féminines ou encore la réhabilitation d’ouvrages agricoles est également un des domaines d’interventions privilégiés du PGIRE. Il a intervenu, dans la réhabilitation du Périmètre Pilote du Gorgol II (700 ha), du périmètre irrigué de Bellara (250 ha) et des PIV du Trarza (220 ha). La dotation de Kaédi d’un marché au poisson comble un vide, note les personnes rencontrées, qui saluent également les travaux réalisés  par le PGIRE II sur le Pont Vanne.

Au niveau du Casier Pilote de Boghé, les producteurs apprécient, à sa juste valeur, la réhabilitation, en 2015, de  795 hectares du CPB dont 250 hectares en polyculture pour un coût global de 838 millions d’ouguiyas supportés par l’OMVS, organisation sous-régionale dont le secret, en termes de succès, est de mettre tout en partage entre ses quatre Etats membres (Guinée, Mali, Mauritanie, Sénégal).  Les personnes rencontrées souhaitent voir l’intervention du PGIRE pour « corriger » certaines imperfections dans les travaux de réhabilitation. 

En difficultés avec le ministère de l’Agriculture, qui évoque, à tort ou à raison, des arriérés sur les redevances d’électricité, les exploitants du CPB de Boghé n’ont pas cultivé depuis 2016 ! Les conséquences de cette inactivité passagère sur la vie des populations, notamment les femmes organisées au sein d’associations et de coopératives de maraîchage, sont lourdes.

A Foum-Gleita (Gorgol), seconde étape de la caravane du REJAO, se pose également cette même problématique du réseau de canalisation mais les bénéficiaires espèrent une intervention d’urgence pour lutter contre le typha. La réalisation en cours d’une écloserie artisanale, juste à l’embouchure du barrage devrait permettre aux habitants de Foum-Gleita d’expérimenter la pisciculture. Ce projet financé par le PGIRE devrait augmenter sensiblement la production locale de poisson dont une partie doit être vendue au marché de Foum-Gleita, suivant une exigence du nouveau maire, avant d’envisager son exportation vers le Guidimagha et même le Mali.

L’OMVS, à travers le Programme de Gestion Intégrée des Ressources en Eau et de Développement des Usages Multiples (PGIRE) sert donc d’appoint aux projets de développement durable engagés par les gouvernements dans les quatre pays membres.

Dans l’ensemble, le PGIRE a pu, en partenariat avec la SONADER, « aménager,   réhabiliter   ou   sécuriser près de 3150 ha de superficies irriguées en Mauritanie et 20.600 ha de décrue contrôlée (Chechya au   Trarza   et   Walo   du   Gorgol   à   Kaédi).   L’OMVS estime que ces   réalisations  « ont contribué à améliorer sensiblement les revenus de  plus  de 5.400   uniquement en   Mauritanie (ou plus de 37.000 bénéficiaires), grâce à l’accroissement généré des superficies irriguées et de la productivité.

Le PGIRE, dont la phase II cours jusqu’à fin 2021, bénéficie d’un important financement estimé à 240,5 millions de $US dont un montant de 212,5 millions de $US accordé par l’IDA, 16 millions de $US par le FEM et une contrepartie de 12 millions de $US des Etat Membres de l’OMVS. A ce financement, s’ajoute le don du Royaume des Pays-Bas d’un montant de 11 millions d’euros pour le Trust Fund III, comme partie intégrante du Projet.

Le PGIRE vise simultanément à accroître les usages productifs de l’eau et à permettre la croissance macro-économique tout en sauvegardant la santé et les moyens de subsistance des communautés vulnérables dans le bassin du fleuve.

 

Sneiba Mohamed

 

 

 

 

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