
Alerte à la gabegie, la corruption et au détournement des deniers publics
Comme je l’avais relaté dans mes précédents postings notre pays est gangréné par la mauvaise gestion, la dilapidation des ressources par une mafia sans foi ni loi. Le phénomène s’est accentué ces quatre dernières années devant l’impunité de ses auteurs et la passivité des autorités.
Cette situation doit impérativement cesser et des comptes doivent être réclamés à tous ceux qui ont eu à gérer les deniers publics.
Les différentes institutions du contrôle des dépenses de l’état :inspections internes, l’inspection d’Etat et la cour des comptes malgré les efforts fournis ne remplissent pas leur rôle et ne constituent pas un obstacle, un frein à la mauvaise gestion et au détournement des biens d l’état pour la simple raison qu’ elles n’exercent pas leur pouvoir dans sa plénitude : point de sanctions pénales, très peu de remboursement des sommes détournées, une trop grande discrétion à l’égard des auteurs de ces forfaits. Une situation qui incite plutôt à persister dans cette pratique néfaste .Certains poussant le ridicule jusqu’à se dire qu’ ils passeront quelques semaines au pire quelques mois dans d’excellentes conditions de détention avant d’être relâché pour pouvoir profiter paisiblement des sommes amassées.
Les montants détournés sont énormes leur récupération couplée à une saine gestion des moyens de l’état lui permettrai de faires fasse aux différentes dépenses pouvant améliorer significativement les conditions de vie de nos compatriotes.
Il va falloir restructurer le contrôle d’état qui doit constituer une arme dissuasive à la mauvaise gestion cela commence par une volonté politique ferme et sans concession face aux détourneurs en leur appliquant des sanctions pénales lourdes allant jusqu’à la prison à vie sans remise de peine ; ,et bien sur un remboursement intégral jusqu’ à la dernière ouguiyas. Cette réforme du contrôle d’ état passe par la création d’un ministère du contrôle d’état -ministre d’état- qui regrouperait les différentes institutions de contrôle de dépenses et de gestion des moyens de l’état.
Du temps de l’ex président OULD DADDAH ce ministère existait à l’époque les responsables étaient minutieusement suivis de très près ; ils étaient contraints de justifier les dépenses lors de mission de l ‘état, de restituer au trésor public le trop perçu des frais de mission, les ministres –quoique de grande famille guerrière-était débarqués pour mauvaise répartition de somme anodine légalement perçue.
Les textes actuels régissant les organismes de contrôle de l’état pouvant être adaptés à cette nouvelle formule donnant au ministre du contrôle d’état un rôle dissuasif majeur assistant au conseil des ministres et étant proche collaborateur du Président de la République.
Des objectifs clairs doivent lui être fixés son maintien intimement lié à l’atteinte de ces objectifs :
Prendre des mesures strictes permettant de limiter les détournement et la mauvaise gestion par une revalorisation des organes de contrôle à posteriori et à priori (inspection interne et inspection d’état) avec une campagne massive organisée dès les premières semaines couvrant la majorité des structures de dépenses. Une plus forte implication, plus grande transparence de la cour des comptes (contrôle à posteriori).
Prendre les mesures appropriées pour le recouvrement de l’ensemble des sommes volatilisées
Revoir avec minutie avec l’aide d’experts indépendants les contrats, les accords, conventions signés au nom de l’état
Il s’agit certes d’un travail titanesque qui nécessite une réforme en profondeur, des ressources humaines compétentes multidisciplinaires mais surtout une réelle volonté politique afin de limiter ce fléau dans l’intérêt de nos populations qui aspirent légitimement à profiter des richesses de leur pays.
Face à ce travail de préservation des moyens de l’état une autre décision s’impose et s’avère indispensable il s’agit d’une diminution du train de vie de l’état par une série de mesures qu’il serait fastidieux de citer ici mais qui vont d’une diminution des déplacements, de réunion, de séminaire sans impact réel sur l’état ;une rationalisation de l’utilisation des moyens de l’état : vehicules,loyer,telephone,eau et électricité ……
Cette réduction du train de vie de l’état nous avait permis à l’aube de la période de transition de faire des économies énormes ce qui nous avait aidé à supporter sans encombre la traversée du désert que nous avait imposé nos partenaires. L’ex président révolutionnaire Thomas Sankara l’avait lui aussi expérimentée avec succés,poussant le curseur jusqu’à vendre les limousines des ministres aux enchères et les remplacer par des petites voitures de fonction R5 tout cela afin que son peuple mange à sa faim.
En fait deux décisions importantes si elles sont appliquées : le contrôle efficient des dépenses et des moyens de l’état, la réduction du train de vie de l’état permettront de prendre deux mesures capitales afin de calmer la situation bouillonnante des populations et de soulager leurs souffrances il s’agit notamment : d’une revalorisation conséquente des salaires moyens et bas dès Janvier 2024 sous forme de forfait non imposable comme cela a été fait lors de la transition ;d une subvention par l’état des produits de première nécessité (une dizaine) les maintenant à des prix abordables aux bourses les plus faibles quelle que soit les fluctuations du marché .
J’aborderai la semaine prochaine un thème qui préoccupe nos compatriotes qui doit constituer une priorité il s’agit de la Justice voire la justice sociale, sa situation mérite qu’ on s’y consacre étant personnellement victime de cette justice,(je ne suis pas le seul ) à deux vitesses.
Professeur Sidi Ely AHMEDOU