SOS Kaédi : Sauvons notre cité !

jeu, 29/05/2025 - 18:23

Aujourd’hui, le visiteur qui découvre Kaédi pour la première fois est frappé par l’abondance du PROSOPIS JULIFORA qui gagne toute la ville, ou presque. Introduite en Mauritanie pour les besoins de fixation des dunes, vu sa croissance rapide et la nature de ses racines latérales, elle est devenue un casse-tête pour les Kaédiens. Ces dernières années nous assistons à un développement phénoménal et effrayant de la dite espèce, ‘’colonisant’’ ainsi toutes les zones de culture, obstruant les voies d’accès, polluant l’environnement et détruisant même les habitations.

La partie sud de la ville (entre le quartier Sinthiane moderne et le fleuve) est ‘’épouvantée’’ par l’abondance de cette farouche végétation. La plaine de moderne située à cet endroit de la ville d’une superficie de 44 hectare (1,5 kms X 700 m) est envahie par du PROSOPIS JULIFORA, jusqu’aux confins de la ville Sénégalaise frontalière environnante, Gababé de la rive gauche.

Cette plante des zones tropicales de l’Afrique est sempervirente (à feuillage persistant) et pan chronique (qui embrasse une longue période de temps, sans variation), d’où son caractère envahissant si toutes les conditions sont réunies (humidité et sol).

Même le stade municipal de la ville, n’est pas épargné par cette ‘’invasion’’ sauvage. Les autorités locales pourtant conscientes de ce fléau persistant et dévastateur se doivent d’accompagner l’effort de réhabilitation en cours de réalisation et enlever ainsi une épine au pied de cette jeunesse qui voit impuissamment son fleuron se dégrader. Les infrastructures socio-économiques et vitales de la ville s’en trouvent menacés, occasionnant en conséquence des zones d’insécurité et parfois un sentiment d’abandon.

Une lutte acharnée….

La lutte contre cette espèce s’impose avec opiniâtreté et acuité. L’heure est grave et il urge de trouver rapidement une solution avant l’arrivée des pluies.

Des jeunes de divers horizons se sont mobilisés et ont pris l’initiative de circonscrire ce mal qui hante le sommeil des Kaédiens. Parmi ces jeunes, des volontaires, des motivés à la tâche et des contributeurs, se sont mis a l'œuvre pendant 72 heures, lançant la campagne par le biais d’une sensibilisation, tirant ainsi la sonnette d’alarme, en attendant de trouver l'arsenal nécessaire pour en finir, avec cette calamité. En cela, il faut une adhésion de tous, une collecte de fonds pour atteindre le but visé.

Quelques mécènes plantent le décor

Des échos favorables provenant de certaines personnes dont le Président du Conseil Régional, le SG du ministère de l'Economie et des Finances, le Président de l'ONG AMESE et de la Plateforme Régionale des OSC de Kaedi et un originaire de Néré Walo commencent à se manifester positivement en répondant à ce cri de cœur qui doit interpeller, plus d'un et qui demande des moyens conséquents.

Zone inaccessible !

Wandama, zone de culture du walo, du fait de sa proximité avec le fleuve, en période de décrue, cette partie de la ville est quasiment inaccessible, avec des passages rétrécis et une flore abondante.
Si bien que les rares cultivateurs qui ont encore le courage d’affronter tous les jours ces aléas ne savent plus, à quel saint se vouer.

Une promenade des jeunes ‘’écourtée’’ par le phénomène grandissant !

La promenade crépusculaire des Kaédiens qui s’étendait de la lisière de ‘’Woudéré Pome’’, jusqu’à l’abattoir frigorifique, en passant par le virage de Tantadji, le quai Bou El Moghdad et la centrale électrique, n’est plus qu’un vieux souvenir pour les habitants de cette cité, où régnait la prospérité et l’aisance.

Aujourd’hui, il faut s’armer de tout son courage pour oser traverser ces lieux, devenus infréquentables et qui sont aussi, un repaire de tous les risques. Le seul accès au fleuve demeure, la voie qui mène vers ‘’Toufoundé Kadjié’’, où les blanchisseurs de la ville et les ménagères résistent encore à ce triste et désolant décor, y effectuant leur corvée quotidienne.
Fréquentés pendant la période de canicule, ces lieux n’attirent plus personne, du fait de l’insécurité environnante. Les excursions des jeunes vers ces lieux pendant la baisse des eaux, n’est plus qu’une fable et des souvenirs.
A coté de cette inquiétude, l’insalubrité galopante s’invite dans ce paysage. Des tas de monticules et des carcasses d’animaux jonchent ce boulevard, jadis un accès vers la détente, devenu un dépotoir de nos jours et cela, non loin du marché de légumes. Le pire est à craindre, en cas d’incendie !
Édifiée dans la partie sud de Sinthiane Moderne, à quelques encablures du fleuve qui sert de frontière entre notre pays et le Sénégal, la centrale électrique est noyée dans cet océan de feuillages. En dépit de sa vétusté, cette installation électrique qui alimente la ville à partir du réseau de Manantali et de ses générateurs joue pleinement son rôle et s’acquitte de sa mission, en dépit des aléas.

On ne l’apercevoit plus de loin avec ses majestueuses cheminées qui dégageaient de la fumée. Coincée dans cette faune, elle est encerclée par des arbustes qui atteignent souvent la hauteur des fils électriques. Un risque permanent !

Ce qui n’est pas sans danger et peut provoquer un court-circuit dommageable, à tout moment.

Les travailleurs de cette unité de production qui veillent à l’approvisionnement de la ville en électricité sont laissés à eux-mêmes dans cette forêt à la merci des serpents et des reptiles qui foisonnent dans cette zone. Ils ne disposent point d’équipements de sécurité et n’ont que leurs chiens pour assurer leur protection et qui sont aussi leurs compagnons d’infortune. Les dangers sont grands, multiples et incalculables. Outre l’insécurité qui y règne, les risques d’incendie font craindre le pire.

Sauvons la ville. C’est aussi un devoir à tous !

Hachim

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