Législatives au Maroc : défaite cuisante pour le parti islamiste au pouvoir

jeu, 09/09/2021 - 13:35

Les législatives tenues le 8 septembre au Maroc ont mis fin à près de dix années de règne des islamistes du PJD. Grands vainqueurs, les libéraux du Rassemblement national des indépendants, présidé par l’homme d’affaires Aziz Akhannouch, devront cependant s’allier avec d’autres partis pour pouvoir constituer un gouvernement.

Le ministère de l’Intérieur marocain a proclamé tard dans la soirée du mercredi 8 septembre les résultats des élections législatives, marqués par une cuisante défaite des islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD) au pouvoir. Ces derniers n’obtiennent que 12 des 395 sièges, alors qu’ils en disposaient de 125 dans le Parlement sortant.

Les résultats attestent la fulgurante ascension du Rassemblement national des indépendants (RNI) qui décroche 97 sièges devant deux autres partis qualifiés de “progressistes”, le Parti authenticité et modernité (PAM, 82 sièges) et Istiqlal (78 sièges).

La messe n’est pas dite

“Un séisme électoral”, commente le site d’information économique Media 24, annonçant l’effondrement du parti islamiste. Toutefois, le RNI et son chef de file, l’homme d’affaires et ex-ministre de l’Agriculture Aziz Akhannouch, devront s’allier à d’autres partis pour espérer former une majorité au Parlement. Cette alliance devrait probablement englober le trio de tête, à savoir le RNI, le PAM et Istiqlal.

Cité par le site Lebrief.ma, le politologue Mohamed Bouden calcule qu’un gouvernement dirigé par le RNI est envisageable avec une “majorité ramassée de trois ou quatre partis”. L’opposition devrait quant à elle avancer en ordre dispersé avec un nombre plus large de partis.

“Cependant, la messe n’est pas encore dite”, prévient Rachid Achachi, éditorialiste du site d’information Le360. Selon lui, il existe des divergences majeures entre les programmes d’Istiqlal et du PAM, qui pourraient pousser ce dernier à choisir les rangs de l’opposition.

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