Interview : Aziz lève une part du mystère de certains sujets d'actualité

ven, 07/12/2018 - 11:23

Mohamed Ould Abdelaziz, 61 ans et deux mandats à son actif, joue des symboles. Celui d’un président qui a restauré la sécurité dans son pays quand ses homologues malien, nigérien ou burkinabé peinent à contrôler les leurs. Le symbole, aussi, d’un président qui martèle qu’il partira à l’issue de ses deux mandats, quand d’autres s’accrochent au pouvoir.

 

Dans un entretien accordé le 29 novembre au Monde Afrique, Mohamed Ould Abdelaziz revient sur l’échéance électorale de 2019, sur les sujets internes sensibles ainsi que sur les attaques terroristes qui épargnent son pays depuis 2011. Un sujet qui sera au centre de la réunion de haut niveau organisée à Nouakchott ce 6 décembre autour du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad).

 

Comment expliquez-vous qu’aucune solution n’ait été trouvée pour assurer la pérennité des financements de la force conjointe du G5 Sahel ?

Mohamed Ould Abdelaziz Nous nous posons des questions… La force internationale des Nations unies au Mali, la Minusma, coûte, à la communauté internationale, la bagatelle d’un milliard de dollars [880 millions d’euros] par an. Leur mission n’est pas claire et elle n’a aucun effet sur la situation actuelle au Mali. Alors que nous [G5 Sahel], nous avons demandé une aide qui est limitée, d’un peu plus de 400 millions d’euros pour l’installation de nos forces et leurs équipements. Ce à quoi il faut ajouter 120 ou 115 millions d’euros chaque année pour son fonctionnement. Une fois qu’elle sera mise en place, équipée et que toutes les promesses auront été tenues, nous allons pouvoir lutter et combattre efficacement le terrorisme. Nous avons bon espoir que les choses changent et qu’on y arrivera un jour.

 

Après l’attentat qui a frappé le poste de commandement de la force conjointe du G5 Sahel en juin, vous aviez souligné l’existence de failles que les pays membres se devaient de corriger. Cela a-t-il été fait ?

Ce qui s’est passé est le fruit d’une très grande négligence et même de l’insouciance dans la mesure où le poste de commandement d’une force d’une importance capitale pour la lutte contre le terrorisme a été installé sans être totalement sécurisé. Depuis, il y a eu un changement à la tête de cette force. Le nouveau commandement [dirigé par le général mauritanien Hanena Ould Sidi] œuvre actuellement pour essayer de reprendre les choses en main.

 

Le Mali, qui dirigeait la force conjointe à l’époque de l’attentat de Sévaré, est souvent accusé de lenteur dans la lutte antiterroriste. Considérez-vous ce pays comme le maillon faible du Sahel ?

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https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/12/06/mohamed-ould-abdelaziz-la-force-conjointe-permettra-de-combattre-efficacement-le-terrorisme_5393361_3212.html

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« Extraits de l’entretien transcris depuis l’Arabe » :

 

* Le problème de Biram, autorisé à se présenter aux législatifs est d’ordre judiciaire

 

Le problème de Biram est d’ordre judiciaire et l’oppose par ailleurs à un journaliste, a-t-il affirmé, rappelant que les Pouvoirs Publics ne l’avaient pas empêchés de se présenter aux dernières élections législatives.

 

Les allégations faites par les partisans de Ould Abeidy, selon lesquelles, il a été arrêté afin de l’empêcher de briguer un siège au parlement sont dénuées de tout fondement, puisqu’il a été élu à l’Assemblée nationale, alors qu’il se trouvait en prison, a-t-il ajouté.

 

S’il est jugé et libéré, il retrouvera son siège au parlement, a-t-il dit.

 

Le député Biram a été arrêté en aout dernier, à la suite d’une plainte déposée contre lui par un journalisme, pour injure, calomnie  et menace.

 

Il est parvenu à arracher son ticket pour le parlement sous la bannière du parti Sawab.

 

 

*  Ould M’Khaitir doit recouvrer ses droits et nous devons éviter le chaos

 

L'auteur de l'article blasphématoire  du Prophète PSL, Mohamed Cheikh Ould M’Khaitir, doit pouvoir recouvrer ses droits et nous devons  éviter le risque de tout chaos dans le pays, a-t-i dit.

 

Les défenseurs des droits de l’homme sont soucieux du cas de Ould M’Khaitir, affirme le Président, qui dit être également préoccupé, par cette affaire très complexe.

 

Il a été jugé et doit être de toutes les façons mis en liberté, a-t-il ajouté, soulignant toutefois, que la grande majorité des citoyens sont hostiles à cette option, indiquant que sa relaxe pourrait susciter des problèmes d’ordre sécuritaire dans le pays.

 

Raison pour laquelle, nous avons des réserves sur la question, en attendant de trouver une issue.

 

Si nous étions certains que sa mise en liberté n’aura aucun impact, nous l’aurions fait sans attendre, a-t-il dit.

 

Nous sommes en conséquence tenu de prendre une mesure imposée par les droits d’une personne contre des milliers de manifestants, qui peuvent créer une situation de désordre et impacter la stabilité et la sécurité, a-t-il souligné.

 

 

* Ghazouani est jusqu’à l’instant, le candidat que je soutiendrai

 

 

Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a renouvelé sa conformité à l’esprit de la Constitution mauritanienne, soulignant que, même si la Loi fondamentale ne l’autorise pas à briguer un 3e mandat présidentiel dans son pays, elle ne lui interdit toutefois pas de poursuivre la direction de son parti (UPR) et, d’organiser la Majorité présidentielle, afin de garder le pouvoir entre nos mains.

 

Répondant à la question, si le ministre de la défense nationale Ould Ghazouani, est le candidat qu’il compte soutenir à la prochaine Présidentielle, Ould Abdel Aziz,  a précisé que jusqu’à l’heure, c’est bien lui, affirmant cependant, ne pas avoir tranché ce sujet, soulignant à propos de l’ex Chef d’Etat-major général des armées, qu’il est l'un de ses fidèles compagnons.

 

Avec Agences

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