
Le bilan de l’épidémie de Covid-19 s’approche des 33 000 morts aux Etats-Unis et des 670 000 cas confirmés, mais le président Donald Trump a jugé qu’il était temps de "faire redémarrer l’Amérique"
Les Etats-Unis enregistrent 4 491 décès supplémentaires en 24 heures. De loin le bilan quotidien le plus élevé, mais il est très probable que ce chiffre inclut des cas de morts "probablement liées" au Covid-19, mais qui n’avaient pas été initialement comptabilisées comme tel.
Avec 667 800 cas recensés et près de 33 000 morts, les Etats-Unis sont la nouvelle ligne de front de la pandémie dans le monde. Avec des pans entiers de l’économie en sommeil, plus de 22 millions de personnes se sont inscrites au chômage au cours des quatre dernières semaines.
Déconfinement dès demain
Et malgré ce contexte dramatique, le président américain Donald Trump a révélé jeudi son plan pour faire redémarrer la première économie du monde.
Déterminé à réduire la facture économique, Donald Trump a jugé qu’en raison du ralentissement de la pandémie, "des grandes parties du pays pouvaient songer à rouvrir. La décision reviendra aux gouverneurs", a-t-il précisé, tout en estimant que certains Etats pourraient "littéralement" entamer le déconfinement "dès demain".
Les recommandations fédérales publiées par la Maison Blanche prévoient que les Etats se basent sur un certain nombre de critères précis pour renouer avec le cours de leurs activités en trois étapes. "Nous n’ouvrons pas tout d’un coup, on rouvre prudemment pas à pas", a précisé Donald Trump.
Des doutes sur les données chinoises
Pour tenter de freiner sa course, environ 4,4 milliards d’êtres humains, soit près de 57% de la population mondiale, sont actuellement confinés, sous état d’urgence ou contraints par leurs autorités à rester chez eux. Et cela pèse lourdement sur l’économie mondiale.
Depuis son apparition dans la métropole chinoise de Wuhan (centre) en décembre, la maladie a infecté plus de deux millions de personnes à travers le monde. Washington, Paris et Londres ont effectivement exprimé des doutes jeudi sur les informations fournies par la Chine au début de l’épidémie. "Nous menons une enquête exhaustive sur tout ce que nous pouvons apprendre sur la façon dont ce virus s’est propagé", a déclaré le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo.
Défaillance de sécurité d’un labo chinois ?
Le nouveau coronavirus est soupçonné d’être apparu dans un marché en plein air de Wuhan où des animaux exotiques étaient vendus vivants. D’origine animale et proche d’un virus présent chez des chauves-souris, il aurait pu s’y transmettre à l’Homme et muter.
Mais des médias américains ont ouvert une autre piste. Selon le Washington Post, l’ambassade des Etats-Unis à Pékin avait alerté Washington il y a deux ans sur les mesures de sécurité insuffisantes dans un laboratoire local qui étudiait les coronavirus chez les chauves-souris. Et d’après Fox News, le coronavirus actuel émanerait de ce laboratoire, même s’il s’agirait bien d’un virus naturel -et non un agent pathogène créé par les Chinois-, et que sa "fuite" serait involontaire, conséquence de mauvais protocoles de sécurité.
Un porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian, a balayé ces accusations. "De nombreux experts médicaux réputés dans le monde estiment que l’hypothèse d’une prétendue fuite n’a aucune base scientifique", a-t-il déclaré.
Trump dénonce la mauvaise gestion de l’OMS
L’administration Trump a dénoncé à plusieurs reprises le manque de transparence de la Chine, voire une opération de "dissimulation" de Pékin sur la gravité du virus. Washington accuse aussi l’OMS de s’être alignée sur les positions chinoises, et a suspendu les fonds américains à l’agence onusienne pour sa "mauvaise gestion" de l’épidémie.
Le rôle de l’OMS a été abordé jeudi par les dirigeants du G7 lors d’une réunion en visio-conférence. La Maison Blanche a affirmé que les échanges avaient porté sur "le manque de transparence et la mauvaise gestion systématique de la pandémie par l’OMS"